BDthèque

  • Les Idées noires, Franquin.

Cet album parait alors que Franquin est très déprimé. Ce sont donc des histoires assez sombres, qui, tout en gardant beaucoup d’humour, détonent avec la légèreté qu’on pouvait trouver dans les planches de Gaston Lagaffe. Jérémie Moreau a particulièrement aimé la virtuosité narrative de ces histoires courtes qui ne dépassent pas une planche, et qui trouvent par leur concision une grande puissance dans leurs chutes.

  • Little Nemo, Winsor McCay.

McCay est considéré comme un des fondateurs du dessin animé. Little Nemo suit les rêves d’un petit garçon, aussi les dessins qui portent la narration sont-ils empreints d’une certaine magie onirique qui a inspiré des générations entières d’artistes. Comme le dit Jérémie Moreau, « c’est pour moi les planches de BD les plus belles que je n’ai jamais vu. ». En outre, le très grand format de cet album lui confère une dimension unique.

  • Dragon Ball, Akira Toriyama.

Jérémie Moreau est un très grand amateur de manga, et particulièrement du monument qu’est Dragon Ball dont il pense garder « des traces très fortes ». Il caresse d’ailleurs l’idée de se tourner un jour vers un format se rapprochant du manga. Dans Dragon Ball, on suit la vie de Son Goku et sa quête des sept boules de cristal magique, qui une fois rassemblées, permettent d’invoquer le dragon Shenron, capable d’exaucer un vœu.


  • Fun Home, Alison Bechdel.

Cet album se présente comme une autobiographie de l’autrice. Le titre, Fun Home, vient de la profession du père de l’autrice qui travaillait dans un funérarium. Dans cette histoire, il est surtout question de l’homosexualité cachée du père et de la découverte par la jeune fille de ce secret. C’est la première recommandation de Vincent Zabus, qui décrit ce livre comme étant « très émouvant ».

  • Jack Palmer – L’affaire du voile, René Pétillon.

Jack Palmer est un détective privé ayant une petite particularité : celle d’être peut-être le plus mauvais dans son domaine. Les aventures de Palmer sont très humoristiques, mais sont toujours liées à des questions d’actualité. L’auteur, René Pétillon, a en effet travaillé pour le journal satirique Le Canard Enchainé. Ainsi, l’humour est mis au service d’une réflexion qui, elle, est souvent plus sérieuse.

  • Lucile, Ludovic Debeurme.

Lucile retrace l’histoire d’une adolescente anorexique. Un jour, elle rencontre Arthur, un autre adolescent et décide de fuguer avec lui. C’est un album sans case, qui comporte peu de dessins, et qui traite la maladie de façon tout à la fois émouvante et subtile. Ayant eu dans sa jeunesse une amie anorexique, cet album a une résonance particulière chez Vicent Zabus.


  • Le Garage hermétique – Major Fatal, Moebius.

Sans se concerter, Chevillard et Trondheim ont inclus le même album dans leur liste de recommandations. Le Garage hermétique se présente comme une accumulation de petits récits. À l’origine, deux pages paraissaient chaque mois dans le magazine « Métal Hurlant », co-créé par Moebius. Pour Trondheim, le coup de cœur vient de la liberté prise par ces récits. Comme il le dit, « c’est la première fois que j’ai compris qu’on pouvait être aussi libre (…) simplement d’écrire. ». Chevillard raconte la manière dont étaient créées ces histoires : Moebius croulait sous le travail dessinait souvent ces deux pages la nuit avant de devoir les rendre pour le magazine. Il dessinait donc quasiment dans un « état de rêve éveillé », d’où la fantaisie qui se dégage de ces pages.

  • Exit Wounds, Rutu Modan.

Cette autrice palestinienne organise son récit comme un roman photo en demandant à ses proches de poser dans un premier temps, puis en décalquant dans un deuxième temps. Selon Chevillard, « elle a un sens du personnage et de la psychologie qui est formidable. » Ce livre raconte l’histoire de Numi, fille de la bonne société israélienne, sa rencontre avec Koby, un chauffeur de taxi, et la mort de son père dans un attentat. À l’arrière-plan, l’autrice tire le portrait de la société israélienne, tiraillée entre des réalités différentes

  • Les Pilules Bleues, Frédéric Peeters.

Dans ce récit autobiographique, le/la lecteur.ice suit le quotidien de l’auteur et de son amante Cati. Tous les deux sont séropositifs, ce qui tout à la fois complique et renforce leur relation.

  • Le jeune Albert, Yves Chaland.

Le Jeune Albert est un adolescent vivant dans le Bruxelles des années 50. Égocentrique, cruel, sadique, … mieux vaut ne pas croiser la route de ce sale gosse, héros de plusieurs recueils qui rassemblent les histoires courtes, drôles et cyniques d’Yves Chaland.

  •  Panade à Champignac, Franquin.

Cet album contient deux récits : « Panade à Champignac » d’un côté, et « Bravo les Brothers » de l’autre. Lewis Trondheim, lecteur assidu dans sa jeunesse des aventures de Spirou et Fantasio ainsi que de celles de Gaston, lit Panade à Champignac assez tardivement. Il découvre alors une aventure commune de Spirou, Fantasio et Gaston Lagaffe. En plus d’être un cross-over de qualité, cette bande-dessinée est bourrée de gags efficaces. Selon Trondheim, l’humour n’est pas reconnu à sa juste valeur : « faire de l’humour, c’est difficile. Et généralement, quand on fait de l’humour, ce n’est pas valorisé. »

Sur Culturethèque, dans la rubrique « Jeunesse », vous pouvez trouver de nombreux albums jeunesse sans texte, idéales pour vos cours de débutants. « Goupil ou face » et « Imbattable » sont par exemple des BDs adaptées au niveau A2. Elles sont disponibles sur Culthurethèque où vous trouverez également les livrets pédagogiques proposés par la maison d’édition Cornelsen.